La majorité des humains ont ce problème là, la manque de confiance en soi, comme l’affirme Christophe André *, il n’existe pas deux catégories de personnes : celles qui ont confiance en elles et celles qui n’ont pas confiance en elles, mais plutôt il y a celles qui cherchent à progresser dans l’action, et qui font des efforts et celles qui ont peur de ne pas y arriver et qui renoncent.
L’autocritique et l’auto-dévalorisation
Le manque de confiance en soi vient en priorité dans la manière dont on se juge. Il est normal d’être critique envers son travail, de se remettre en question : ce que j’ai mal fait, ce que j’ai raté, dans le but de s’améliorer mais il est important de rester objectif, factuel et aussi de voir les côtés positifs de notre travail. Il est bon d’être critique mais il est important de ne pas se focaliser sur le côté négatif (j’ai mal fait cela, je n’aurais pas du dire cela…), plutôt ce que l’on doit améliorer mais aussi ce que j’ai bien fait.
Changer notre façon de faire : remplacer notre autocritique cinglante par une plus constructive, sans jugement dévalorisant, avec des axes d’amélioration.
Les bonnes questions à se poser :
Qu’est-ce que j’ai bien fait, que j’ai réussi ?
Qu’est-ce que je peux améliorer pour la prochaine fois ?
Tant que nos émotions seront en ébullition , il y aura de l’autocritique et de la dévalorisation
Avant de se juger, on se calme, pas à chaud sous le stress et l’émotion. Le stress provoque des émotions ce qui empêche notre cerveau de fonctionner totalement notamment d’utiliser le cortex, la partie de la réflexion, de l’analyse, de la créativité. Quand nous sommes pris dans une tempête émotionnelle, c’est notre limbique qui est en action, le cerveau émotionnel qui nous empêche de prendre du recul, d’avoir une pensée constructive.
S’apaiser par la respiration (cohérence cardiaque), la méditation, la relaxation permet de faire baisser le niveau de critique envers soi qui amène souvent à la perte de confiance en soi.
Le regard des autres
Le manque de confiance en soi vient aussi de la peur du jugement et du regard des autres. Or, selon les observations de Christophe André* et les avancées sur la psychologie et des neurosciences actuelles, il y a deux principes fondamentaux à prendre en compte pour faire baisser cette pression que l’on s’inflige à tord :
- Nous ne sommes pas au centre du regard des autres : les autres sont plus passionnés par eux que par nous. En conséquence, ils ne font pas trop attention à nos mimiques, nos rougeurs, nos hésitations quand s’exprime face à un public…
- Les gens jugent beaucoup moins durement que nous le faisons avec nous même. Comme l’affirme Watzlawick**, c’est nous, notre pire ennemi, qui sommes les plus exigeants avec nous-même !
On sait aussi que la sévérité, ne nous fait pas faire mieux, on donne souvent le meilleur de nous même avec des personnes qui sont exigeantes mais bienveillantes. Rappelez-vous vos professeurs, vos managers, pour qui vous aviez envie de bien travailler, et le plaisir de faire des efforts ?!
Une autre donnée à prendre en compte : 9 personnes sur 10 que nous rencontrons sont sympas et bienveillantes, et donc pas particulièrement attentives à nos défauts.
Plutôt se dire :
90% des personnes sont sympas et ne vont donc pas me tailler un costard si je fait une erreur…
Accepter ses imperfections
Attention au perfectionnisme qui oblige le meilleur de soi, or nous savons qu’il y a partout du positif et du négatif, rien de ne peut être parfait. La perfection n’est pas une loi naturelle. La plupart des discours, des écrits ne sont pas parfaits, les prises de parole, les missions achevées ne sont pas parfaites, elles sont satisfaisantes. Le but est de faire de son mieux. Ne pas chercher le zéro faute ou sans faute. Que diriez-vous à votre meilleur ami(e) ou enfant (…) qu’il est nul parce qu’il a fait une faute ?
Etre plus bienveillant avec soi
Se traiter comme sa/son meilleur(e) ami(e)
Se focaliser à l’extérieur de nous-même
Souvent, le manque de confiance en soi vient du fait que l’on se focalise sur soi (ses défauts, ses paroles, ses mimiques, ses rougeurs…), des petites voix destructrices tournent dans notre tête en boucle, nous vampirisent et prennent ainsi toute notre énergie que l’on pourrait utiliser pour trouver des solutions.
La solution : se focaliser à l’extérieur de nous-même, sur l’autre, la ou les personne(s) que l’on a en face de nous, en leur posant des questions, en se concentrant sur le message à délivrer.
Pensez aux robots, les Chatrobot de l’IA : trop parfaits, pas humains, pas naturels, ce sont les petites erreurs qui créer le côté naturel de nos interventions.
Comme le fait remarquer Christophe André*, on aime souvent le gens pas trop parfait : leur embarras, leur gène, leur imperfection montre que l’ont fait tous de notre mieux, ils sont souvent plus aimés que les autres qui auraient une certaine assurance arrogante. Est-ce si grave si l’émotion se voit, l’émotion est humaine.
Se dire souvent :
Je fais du mieux que je peux
Je fais au mieux
Oser faire les choses
Le manque de confiance en soi se développe si l’on ne fait pas. On n’avance pas, on ne progresse pas en ne faisant rien, c’est l’action de se lancer, de faire, qui va nous faire évoluer. Le cerveau humain a besoin de pratiquer pour se perfectionner, grâce à la plasticité cérébrale, les connexions neuronales se modifient au bout d’environ 21 jours pour faire place à de nouvelles habitudes. Alors s’entrainer, répéter, répéter et répéter…
Se dire souvent :
Fait vaut mieux que pas fait
Fait vaut mieux que parfait
Oser sortir de sa « zone de confiance »
Le manque de confiance en soi développe des auto-sabotages diverses qui cachent des peurs : je ne vais pas aller à cette fête car je n’ai pas envie mais en fait, est-ce que ce n’est pas la peur de rencontrer des nouvelles personnes alors qu’on a, au fond, très envie d’y aller ? Alors, l’importance est de se jeter à l’eau. Mais pas n’importe comment, se mettre en danger raisonnablement ! Faire les choses petit pas par petit pas, se donner des objectifs assez faciles : par exemple oser regarder les personnes que l’on croise dans la rue puis ensuite aller à leur rencontre en leur demandant le chemin, en le faisant régulièrement et de nombreuses fois. On s’apercevra que 90% des personnes sont sympathiques et aidantes. Il est important aussi de monter en difficulté pour progresser. Ensuite, on demandera à la boulangère un pain moins cuit que celui qu’elle nous propose 😉 Ces actions vont modifier petit à petit notre cerveau (plasticité cérébrale) comme le sport modifie notre corps.
Se dire
La confiance en soi est un muscle et comme tous les muscles, ça se travaille
Se méfier de la procrastination
Ceux qui procrastinent, cherchent souvent la perfection, et manque de confiance à 90%, comme l’indique Christophe André*. Une solution : la politique des petit pas, si je veux atteindre la sommet de la montagne, je prévois plusieurs étapes, des pauses, si je m’imagine devoir la monter d’une traite, je renonce à coup sûr.
Se dire
Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas – Lao Tseu
Se faire confiance, c’est faire confiance – Actions et interactions pour changer
Souvent nous manquons de confiance en nous mais nous avons trop de confiance en nos certitudes que ça ne va pas marcher, qu’on ne va pas y arriver. Rappelons-nous que nous ne sommes pas les seuls. Voyons les autres, en parlons-en, écoutons les conseils, l’encouragement des autres, des proches ou des professionnels de l’accompagnement (l’écoute et la bienveillance c’est leur vocation)… Gardons en tête que l’on peut toujours changer et travailler à automatiser une meilleure version de nous même…
Le triangle vertueux – Travailler sur l’un permet d’agir sur les autres
- Estime de soi : la valeur que je m’accorde, le respect envers moi, la bienveillance sur soi (paix et harmonie en soi)
- Confiance en soi : ma capacité à agir, à faire, à passer à l’action
- Affirmation de soi : m’exprimer en me respectant moi (mes valeurs, mes besoins, mes priorités) et l’autre, et chercher ensemble des solutions
Un travail de toute une vie
To be continued…
* Christophe André, psychiatre, ancien praticien à l’hôpital Sainte-Anne à Paris, est un auteur mondialement reconnu pour la pratique la Méditation Pleine Conscience. Sa dernière parution : S’estimer et s’oublier. Abécédaire de l’estime de soi et de tout le reste – Odile Jacob, Paris, 2024
** Paul Watzlawick est une figure de proue de la psychologie de la communication, au sein de l’école de Palo Alto.